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Municipales 2020 2ème tour Montrouge => restez chez-vous !

Contrairement au précédent article (Montrouge : élections, « piège à cons », divisions ?) je ne prendrai pas le risque ici de prédire les résultats.
Ceci pour une raison principale et une autre accessoire :

  • je ne souhaite pas influencer les électrices et électeurs entre deux candidatures se revendiquant d’une politique collant à celle de la REM, pro-système, ne laissant aucun pouvoir politique aux citoyennes et citoyens, n’anticipant aucunement les chocs systémiques importants à venir…
  • les prévisions lors du précédent article cité ci-dessus ayant été si proches de la réalité, je préfère rester sur ce succès !!!

Au fait voici les résultats du premier tour

et ceux, moins connus car jamais publiés, incluant tous les inscrits montrougiens et montrougiennes.

Une certitude Mr Metton n’aura pas fait jouer tous ses réseaux, ce qu’il sera a priori plus contraint de faire au second tour car là c’était un peu trop évident !

On note d’abord une abstention record de 60%.
C’est le 1er parti sur Montrouge et j’en suis, grosse fierté !!!
Si l’on reprend uniquement le taux de 2014, 42% au 1er tour, cette abstention augmentant naturellement, sans Coronavirus elle aurait été comprise entre 48 et 55% je pense.
C’était ma recommandation d’ailleurs, fréquente il est vrai, à lumière de ma connaissance des personnalités engagées.
Il est intéressant d’analyser à qui possiblement cette abstention a le plus profité au premier tour, vis à vis de mes anticipations (https://www.montrouge.org/montrouge-elections-piege-a-cons-divisions/).
Mon analyse sur Montrouge post élection est que l’abstention a profité très logiquement aux groupes qui affichaient des éléments très concrets locaux, ou la continuité du système en place.

Même si cela puisse être contre intuitif, l’abstention reste ici comme souvent pour d’autres élections une arme de contre-pouvoir démocratique de plus en plus efficace à mon sens.
En effet l’abstention rejette par définition la légitimité des élections telles que nos institutions les proposent et par voie de conséquence les partis qui soutiennent les deux !
Or l’auto-organisation est à la base de toute société, l’abstention au système électif actuel ouvre la voie à un autre type de gouvernance.
L’aristocratie (le ou la meilleure, l’élu‧e) développe logiquement l’oligarchie ou se tourne vers la monarchie. Face à ces deux système opposés à la démocratie, l’abstention est donc un moyen parmi d’autres pour faire entendre sa voix, paradoxalement. 🙂

Les résultats en % des inscrit‧es sur Montrouge. Ça pèse pas lourd !
https://elections.interieur.gouv.fr/municipales-2020/092/092049.html

Élections Montrouge du 15 mars en % des inscrit‧es ! puis en % des exprimé‧es :

Lengereau  14,60 % – 37,26 % Liste anciennement UDI, ayant obtenue l’investiture de la REM
Meadel       10,27 % – 26,21 % Liste ayant demandée sans succès l’investiture de la REM
Timoteo      05,48 % – 13,99 % Liste PS historique
Saintoul      05,01 % – 12,79 % Liste LFI + EELV
Arrighi       02,01 % – 5,13 % Liste indépendante
Gillet          01,29 % – 3,31 % Liste ex-MODEM ayant demandée sans succès l’investiture de la REM
Geoffre       00,50 % – 1,27 % POID (Parti Ouvrier Indépendant Démocrate) / il faudrait voir si ce n’est pas le plus bas score enregistré à une élection municipale de Montrouge.

Note : 1% représente 290 personnes inscrites sur les listes électorales. 28962 sont inscrites pour une population de 50481 personnes recensées (et elles ne le sont pas toutes).
Et oui… étrange me diriez-vous ! Il faut rappeler que les européens peuvent voter localement, mais que parmi ces absent‧es on trouve les originaires du continent africain, asiatique, américain ou océanique, même si ces personnes sont localement présentes et payent des taxes depuis 40 ans.

Mais pourquoi s’abstenir, comme le suggère le titre de ce nouvel article ?

Il y a des raisons classiques et des des motifs liés plus particulièrement au contexte politique de Montrouge.

Les bonnes raisons classiques pour s’abstenir.

  • En se déplaçant et en élisant (ou en mettant un bulletin blanc ou nul) beaucoup se déclarent « citoyen », et renient même parfois la légitimité aux abstentionnistes de critiquer, proposer, contester… après l’élection !
    • ces personnes repliées sur elles-mêmes a priori ont-elles notion que pour la plus grande partie, elles justifient d’une citoyenneté en contribuant maladroitement 1/2 heure à ce système de représentation une fois tous les deux-trois ans environ ? Car le reste du temps, souvent, elles ne participent concrètement aucunement à la vie de la cité ou à celle du département, de la région, de la nation…
      Une forme d’égoïsme, d’égocentrisme, dont elles cherchent à s’absoudre en élisant, en « votant » souvent sans conviction, sans intérêt réel pour les différents programmes, avec très peu de connaissance des fonctionnements politiques et institutionnels et sans aucun effet de réelle sanction.
      Et pire que tout cela sans recherche de modification d’un système qui semble à beaucoup aller très mal. Elles le savent parfois, le ressentent souvent mais continuent à vivre dans leur bulle cherchant à en profiter tout de même jusqu’à la lie, au mépris de toute humanité en fin de compte.
      « Qu’est-ce qu’on peut y faire messieurs dames, on n’est pas responsable ? ». Ça au moins c’est vrai : beaucoup de personnes dénient encore toute responsabilité, soit pour le passé mais surtout au présent et pour l’avenir, c’est étonnant, consternant, voir révoltant.
    • Participer sans comprendre, ou en gardant ses œillères historiques, contribue à valider un système électif, donc par définition aristocratique (les meilleurs) ou/et bourgeois. Une oligarchie ploutocratique* aujourd’hui pour être précis (*pouvoir de quelques uns dominé par l’argent), telle que l’ont conçue les premiers rédacteurs de notre constitution en 1791 (cf l’Abbé Sieyès) !
      Mais pourquoi ? Que signifie élire étymologiquement et concrètement ?
      Cela signifie tout simplement choisir et nos institutions nous demandent en réalité de nommer !
      Nommer qui ? Un ou une représentante sans aucun mandat impératif ni engagement moral à tenir ses promesses, c’est à dire une personne élue qui peut légalement faire le contraire de ce qu’elle a dit ou écrit dans un programme.
      Enfin, qui se présente à nous dans ce délire faussement et nouvellement appelé « démocratique » – tout de même depuis bientôt deux siècles : Tocqueville 1835-1840 « De la Démocratie en Amérique » – par les spécialistes du marketing politique ?
      Le ou la meilleure, c’est à dire un système élitiste que je n’encourage d’ailleurs pas davantage ?
      En réalité même pas ! Celle ou celui qui se présente à nous la plupart du temps, et à toutes les échelles territoriales importantes, celui ou celle qui garde une petite chance de succès politicien, est une personne qui a des moyens médiatiques et financiers importants, une équipe politique arriviste avec un paquet de conflit d’intérêt vis à vis des biens communs, et qui fait part de la plus efficace démagogie, encourageant la continuité du système alors qu’un mur se dresse devant nous et que les injustices vont continuer à se développer…
      Mais ne nous décourageons pas, des alternatives existent et sont à développer urgemment partout en France et dans le monde si on ne souhaite pas continuer vers un pire de plus en plus envisageable !
      Cela ne signifie pas que nous éviterons les chocs prévisibles mais qu’au moins nous y serons préparé‧es pour mieux les vivre et s’entraider, et que nous pourrons espérer construire une société basée sur d’autres valeurs.
  • Une autre raison pour ne pas se déplacer est le financement des partis induit par votre « vote ».
    En effet que cela soit directement (au moins pour les législatives, voir ici) ou indirectement par une partie de salaire prélevée sur le salaire des élu‧es, une cotisation augmentée… votre « vote » a des intérêts financiers futurs et immédiats bien concrets pour tous les partis. Et on pourrait aussi évoqué l’intérêt qu’il a pour chaque parti et leurs élu‧es, ces fameux « grands électeurs » qui élisent nos sénateurs et sénatrices.
  • Une dernière bonne raison classique et récurrente de s’abstenir est la médiatisation de cet acte citoyen responsable que constitue l’abstention volontaire. Et même l’abstention involontaire est signifiante car elle reflète le peu d’intérêt réel de la population suscité pour ce type exclusif et inopérant de pseudo-pouvoir politique.Enfin même le vote blanc est moins efficient pour plusieurs raisons :
    • celles évoquées précédemment ;
    • seule l’abstention est médiatisée et utile entre les campagnes électorales.
      Rappelons au passage que l’opposition n’a aucun pouvoir et encore moins au niveau local (au minimum 75% des sièges reviennent à la majorité !).
    • Beaucoup se réfèrent à l’abstention fréquemment :
      • avant les élections pour essayer de motiver à l’élection, cela leur font rechercher les volontés populaires,
      • après l’élection d’autres s’en servent pour contester la légitimité d’une gouvernance et d’un système,
      • toujours entre deux élections l’abstention développe la force du nombre pour s’opposer à un projet…
        En effet les personnes élues savent très bien sur quelle base elles le sont, même si elles ignorent cette abstention tant qu’elles ne rencontrent pas d’opposition majeure.
      • J’espère enfin qu’un jour très prochain, le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) permettra de bloquer certain projet, de proposer des idées ou des amendements, voir plus simplement de décider.
        Et ce futur référendum d’initiative citoyenne, ou des référendums dit « sauvages », pourraient avoir comme modalité légitime d’au moins atteint le nombre d’électrices et d’électeurs d’une majorité ; une autre bonne raison pour s’abstenir.

Et à Montrouge ?

Retrouvez les grandes lignes, toujours d’actualité, dans l’article précédent déjà cité (ici), en sachant juste que Timotéo (PS) et Arrigghi ont fait alliance avec Méadel.

À Montrouge le collectif national CLIC-RIC (Comité de Liaison pour l’Initiative Citoyenne http://clic-ric.org) a envoyé aux trois listes de second tour des propositions pour s’engager réellement sur leurs promesses électorales.
Ces propositions contiennent deux fonctionnements de « RIC local » clé en main, prêt à fonctionner, et une troisième proposition pour laisser libre court à leur envie éventuelle d’écrire eux et elles-mêmes leurs propres principes, modalités et étapes.

Aucune liste n’a répondu et encore moins s’est engagée à garantir moralement leurs promesses électorales et leurs actions, durant les six ans du mandat à venir. Une garantie certes morales mais engageante et possiblement motivante pour nombre de citoyen‧nes fatigué‧es des partis et de l’ego des têtes de liste.

Une mention très spéciale de super hypocrite à la liste « Montrouge Écologique & Solidaire ».
Ce regroupement s’est fait avec des partis soit inexistants localement (Génération-S et Nouvel’R), soit inopérant concrètement à Montrouge (LFI) et avec le peu qu’il reste d’EELV !

La mention de référendum est pourtant inscrite dans le programme de ce regroupement, un super engagement vis à vis des autres listes ! Un engagement avec un seuil issu probablement des discussions en amont de la campagne. 😉
Mais un engagement qui reste une promesse de plus sans aucune connaissance des processus et qui n’offre donc aucune garantie, même morale : « Un référendum d’initiative locale sera crée. Les habitants qui parviendront à récolter 2000 signatures pourront dès lors soumettre une question à référendum ».
Quel référendum ? Un référendum du Maire ou la loi impose a minima 50 % de participation du corps électoral ?
En effet même si 100 % de 49,9 % (14.500 personnes tout de même) proposaient un super projet, le Maire ne pourrait même pas l’appliquer sans que le Préfet annule la décision !
Ce n’est pas faute d’avoir suggéré depuis avant le premier tour, et de façon insistante entre les deux tours, des explications et une aide par Yvan Bachaud (spécialiste national du RIC local entre autre) !
Mr Aurélien Saintoul (qui est sûrement pour la parité mais contre une rotation de la charge à mi-mandat !) renvoie sur son responsable démocratie Mr Élie Colsenet – 25 ans, que je connais plus que bien – puis il l’empêche de discuter plus de deux minutes pour tenter en tractant d’obtenir quelques voix supplémentaires bien hypothétiques !!!

Pour les deux autres listes c’est moins hypocrite mais tout aussi symbolique du mépris des montrougiennes et montrougiens car elles ont dans leurs gènes « la dictature c’est ferme ta gueule, la démocratie c’est cause toujours » et les biens communs, on saura les utiliser à notre profit !

Enfin pour terminer, règlement de compte personnel !

À ne pas lire donc par le plus grand nombre !
Et franchement dans chaque liste il y a vraiment des cas.

Au-delà des retournements opportunistes de veste de la plupart des personnes attirées par le pouvoir je confirme ma conviction qu’une vraie politicienne a émergé dans cette campagne et en amont.
La co-créatrice avec moi et quelques autres du CAPAJ, Mme Marie-Catherine Baldet-Arrigghi est maline et vraiment sans état d’âme.

Elle m’avait suggéré de quitter le CAPAJ après ma très forte implication dans les actions en août et septembre 2018 pour les platanes et suite au compte rendu de la réunion CAPAJ-Mairie, co-écrit avec elle, que j’ai réussi à maintenir fidèle malgré ses envies de l’aggraver (ce n’était pas utile !).
Le motif évoqué de cette demande était, « trop engagé politiquement » (pour une démocratie locale, au fait !), que « le collectif ne faisait surtout pas de politique », qu’ « une des autres co-fondatrices du CAPAJ ne venait plus à cause de ma présence », que « je souhaitais continué à intervenir pour le CAPAJ dans son domaine la communication mais que je ne savais pas écrire ! ».
Je me suis exécuté car occupé ailleurs et ai été blacklisté par la suite, quand même, vive la liberté d’expression !

Aujourd’hui des faits incontestables :

  • La personne que j’aurais fait fuir n’est en fait jamais revenue dans le collectif !
  • Madame Baldet-Arrigghi a monté une liste politique s’appuyant uniquement sur des collectifs censés être apolitiques, le CAPAJ et le COMECS au premier tour (583 voix – 2,01% des inscrits !).
  • Madame Arrigghi s’allie avec une politicienne macroniste de haut vol et continue à utiliser le CAPAJ comme un tremplin. Quelle artiste !

 

Et sinon pour demain ?

On continue à être vraiment citoyen, avec beaucoup de sujet à traiter si vous voulez, beaucoup d’entraides concrètes sont à mettre en œuvre et à poursuivre, des soutiens divers aux personnes les plus en difficultés, des problèmes sociétaux à anticiper, se préparer à des chocs systémiques, participer à des actions de prise de conscience ou de pression…
Et tout cela localement, en proximité ou nationalement.

Seul‧e nous ne sommes rien face à l’adversité surtout si elle est d’ampleur.

Un site parmi beaucoup d’autres sur Montrouge.org : http://culture-ric.fr

N’hésitez pas à me contacter.
Merci par avance, j’espère, de partager nos articles via vos réseaux et si le cœur vous en dit d’en proposer à la diffusion sur ce site (anonymement ou pas). 😉

Sincèrement engagé et toujours bénévole.
philippe@montrouge.org 🙂

 

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Montrouge : élections, « piège à cons », divisions ?

On a assisté sur Montrouge depuis le début de cette campagne 2020 à une division de la « la gauche » comme de la « droite » et aucune cohésion indépendante que nous suggérions face aux partis ; « nous » quelques montrougien·nes résolument et obstinément engagé·es pour une réelle démocratie locale.

Préambule

Être démocrate n’empêche pas d’avoir ses opinions. Bien au contraire ! C’est la confrontation des opinions sur des sujets précis, et non sur des personnes, qui permettrait au bon sens citoyen de décider.

Avec à la clef beaucoup d’économie, une équité, un sens civique retrouvé développant la solidarité, de vrais services utiles à la population et suggérés par elle-même, la capacité de se loger même quand sa famille s’accroît ou suite à des accidents de la vie, une résilience, un début d’autonomie alimentaire, une implication importante dans les enjeux climatiques et d’accueil, une mobilité respectueuse de toutes et tous, une prise en compte des minorités…

Quittons un instant cet idéal bien moins utopique qu’espérer la continuité de nos fonctionnements actuels ! Les « bisounours » ne sont vraiment pas ceux ou celles que l’on désigne ainsi habituellement !

Je vais tenter ci-dessous d’être le plus factuel possible.

D’où je vous parle pourrait être votre première interrogation bien compréhensible !

Alors très rapidement, mais en restant ouvert à toute question, je suis une personne très engagée dans la vie montrougienne menant et ayant mené beaucoup de combats variés, locaux principalement avec une certaine efficacité face au poids lourd des institutions, et quelques actions plus globales.

J’ai pris des responsabilités politiques chez EELV pendant 3 ans : locales, départementales et même nationales et « avec Eva Joly » en 2012. Après cet apprentissage j’ai compris que les partis ne pouvaient en aucun cas promouvoir la démocratie car un tel fonctionnement annihile leurs objectifs de pouvoir, leur raison d’être.

En 2014 pour Montrouge puis dans le cadre de la « contre-élection européenne » j’ai rejoins un mouvement éphémère « Démocratie Réelle ». Depuis, beaucoup de mouvement dans cette optique ont existé et se développent (La Belle Démocratie, Ma Voix, Nos-Communes, Culture-Ric, M1D, Article3.fr, Clic-ric.org…) et des expériences concrètes sont mises en œuvre dans différents territoires. La plus ancienne, remarquable, a lieu en Suisse depuis 1294 dans le canton de Glaris !

Sur Montrouge, au-delà de la promotion de la démocratie locale aussi ici, de la LDH… je reste fier de plusieurs actions en cours et historiques et plus encore de deux réussites importantes et chronophages pour un bénévole :

– une aide quotidienne aux institutrices pour toutes les classes de maternelles de Montrouge (ATSEM), moyennes et grandes sections dans toutes les écoles depuis la rentrée 2011 ;

– la création et l’animation du Schmilblick, Café Culturel et Solidaire de Montrouge de 2015 à 2018.

Ainsi sans détailler davantage, je vous assure bien connaître Montrouge depuis 20 ans et connaître plus ou moins les têtes de liste se présentant à vous le 15 mars 2020 pour vous en dresser des portraits rapides.

J’évoque ici les têtes de liste car en fin de compte d’après leur propre logique, leur propre campagne et en conformité avec les institutions de la 5ème République qu’elles plébiscitent, ce sont elles qui finalement décideront. Et pour celle qui se distingue en évoquant une 6ème République elle me fait penser à Mitterrand critiquant fortement la 5ème jusqu’à son élection, puis sans en changer une lettre pendant 14 ans !

Les programmes et promesses se ressemblent beaucoup, et ceux qui se distinguent préparent en réalité d’autres élections, sans rechercher ni la démocratie locale, ni une cohésion citoyenne.

La raison est logique, il en va de la défense de leur « marque », de leur « boutique », du financement de leur parti, de leurs « grands électeurs » !

Enfin pour être transparent quand à mes intentions, ma connaissance de ces milieux politiciens locaux ne peut qu’appuyer mon intention de m’abstenir volontairement pour ces nouvelles élections.

Voici donc les « forces en présence » ! La liste des candidatures officielles à Montrouge (le dépôt est clos depuis le 27 février).

D’un côté les représentant⋅es du système actuel

Les deux premières ci-dessous étant actuellement les seules pouvant concrètement accéder à la gestion de notre ville. La première ayant une probabilité de « gagner » très importante.

Trois listes se présenteront après avoir toute sollicité le soutien de la REM (République En Marche) !!! Un large choix donc dans cette catégorie !

  1. La première citée ici est la super « gagnante » pour avoir obtenue le soutien de la REM : « MONTROUGE ENSEMBLE ».
    • C’est la liste du maire sortant, Étienne Lengereau décrié particulièrement pour sa gestion du stationnement, la méthode et le coût des Allées Jean Jaurès avec des dizaines de platanes supprimés, son peu de considération pour le rôle social de la mairie, l’opacité sur les dossiers, entre autres.
      • En trois ans c’est pas mal. Il assume à sa façon et avec entrain les dossiers laissés par son prédécesseur !
    • Un maire donc très classique, de droite, autocratique, dans la lignée de M. Metton, notre dernier maire, qui l’a mis en place en démissionnant en cours de mandat (de la même façon que lui-même avait été mis en fonction par M. Ginoux à Montrouge 24 ans plus tôt). Notre ancien maire le soutient malgré leurs désaccords, c’est la logique des partis voir plus clairement ici la logique des affaires politiques… je subodore !
    • Petites différences : il est beaucoup moins sociable dès qu’il est remis en question, beaucoup plus dans le Greenwashing alors que M. Metton assumait son immobilisme écologique. Il est aussi dans le « vélowashing » passant à côté des propositions et réalisations sérieuses. Il entend de la même façon mais donne beaucoup moins l’impression d’écouter (par exemple la permanence à la mairie pour recevoir les administré·es n’est plus assurée, « le social c’est pas l’affaire de la Mairie »…) !
    • J’aime à comparer Metton ou Henri Ginoux à Chirac – je vous écoute cordialement et fait ce que j’avais décidé – et Lengereau à Macron – je suis arrogant quand je rencontre une opposition – pour clarifier, synthétiser.
    • Il cumule son rôle de Maire avec des fonctions privées de dirigeant au sein du groupe La Poste. On ne s’inquiète d’ailleurs pas du devenir de M. Lengereau dans les affaires politiques ou dans le privé, au Crédit Agricole ou dans une de ses filiales possiblement ! Il faudra suivre sa carrière juste par curiosité et sans étonnement, on est au cœur du système. Pour Montrouge 2020-2026 il nous assure d’un mi-temps à la Mairie, pour un salaire de 4.300 € s’il vous plaît, nous n’avons pas les mêmes valeurs !
    • Enfin il est impossible de ne pas évoquer son soutien à un membre du MNR (mouvement créé par Bruno Mégret dissident du FN) en 2008 à Bergerac.
  1. La seconde se nomme « DEMAIN MONTROUGE » et est menée par Juliette Méadel
    • Secrétaire d’État du gouvernement Hollande, porte parole du PS (2014-2016) elle soutient Manuel Valls avant sa défaite aux primaire PS de 2017 et appelle publiquement à voter Macron pour le 1er tour de l’élection présidentielle. Elle est exclue du PS en 2018.
    • Récente montrougienne elle fait une campagne très active localement, avec une équipe très efficace en communication épaulée par des professionnels à n’en pas douter.
    • Elle s’approprie les sujets classiques de l’opposition et des citoyen⋅nes. Il y a néanmoins un côté un peu ridicule dans cette communication qui se veut enjouée et bienveillante (le mot à la mode) : par exemple la participation des enfants des candidat·es, des joggings militants , une liste principalement composée de cadres supérieur·es.
    • Cette liste est composée de quelques personnes engagées mais aussi de vrai·es bobos en totale contradiction avec les principes qu’ils et elles évoquent ; ça promet !
    • Mme Méadel semble tout ce qu’il y a de plus classique, fidèle au système actuel. Certain·es la compareraient à Ségolène Royale pour aller vite, mais Madame Thatcher semblerait plus proche de son idéal au vu de ses précédents engagements politiciens.
    • Idéale sûrement pour les personnes ne démordant pas de la personnalisation en politique elle incarne à mon sens l’alternance dans la continuité ! Et dans cette perspective elle conserve une petite chance au vu de l’électorat montrougien.
  1. La troisième « liste système » sans aucune capacité d’adhésion populaire est représentée par Boris Gillet : « J’AIME MONTROUGE ».
    • Cette tête de liste, ancien MODEM, élu en 2014 au conseil municipal, a aussi demandé sans succès le soutien de la REM.
    • Il joue sa carte toujours très personnellement, ne supportant pas de se ranger derrière quelqu’un d’autre. Il veut être vu et attend obstinément son heure qui n’arrivera certainement jamais. Peu lui importe sûrement, ça lui ouvre d’autres portes.
    • Ça ne sera donc en tout cas pas pour cette fois. À l’évidence il vise une négociation au second tour pour se maintenir dans un strapontin et continuer à se croire important. Il a des idées souvent loufoques pour Montrouge et c’est un spécialiste de la récupération de mouvement civil sans ni les instiguer, ni les soutenir efficacement voir concrètement. Beaucoup de parole et peu d’action en somme.
    • Après des tentatives d’alliance tout azimut, il abandonne à la dernière minute celle conclue avec les dirigeant·es du COMECS et du CAPAJ (que nous retrouverons ci-dessous) pour des divergences sur le nombre de maires adjoints selon ses dires.

 

En second lieu d’autres représentant⋅es du système qui voudraient juste l’adapter à leurs priorités ou leur idéologie.

Ils et elles n’ont aucune chance et le savent mais veulent figurer et avoir possiblement un ou deux sièges municipaux. Leur objectif est principalement de continuer d’exister, de financer leur parti.

  1. Une liste PS, PC, Génération écologie, Place Publique « MONTROUGE MERITE MIEUX » : ici un PS très classique avec Joaquim Timoteo, qui comme son prédécesseur Wilfrid Vincent, tente inlassablement de percer.
    • Sans plus de succès escompté il privilégie sa présence comme tête de liste.
    • Actif concrètement très ponctuellement pour les montrougien·nes, Timoteo comme d’autres tente de récupérer des mouvements civils spontanés. Par exemple membre de la commission municipale pour les Allées Jean Jaurès, M. Timoteo n’a réagit activement que bien après qu’un collectif se soit spontanément fortement manifesté. Et hop il a ainsi amorcé sa campagne pour 2020 sur ce thème, sans aucune capacité de bloquer cette ineptie environnementale !
    • Le Parti Communiste très peu actif localement mais avec des « inscrit·es » vise pour sa part le maintien d’un élu au moins au Conseil Municipal !
  1. Une liste LFI, EELV, GénérationS, Nouvel R « MONTROUGE ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE » représentée par Aurélien Saintoul actif sur des actions nationales (Front de Gauche, Parti de Gauche, LFI) mais pas du tout localement !
    • Devant le refus des quelques mililtant⋅es locaux à rejoindre une des listes citées ci-dessus il a de ses dires mêmes (qu’il réfute) comme objectifs principaux les élections présidentielles, sénatoriales… Un partisan et politicien qui prépare donc 2022 et les élections intermédiaires en cherchant à avoir des grands électeurs (des élu⋅es).
    • Cette stratégie se fait au mépris d’une démocratie concrète et des intérêts locaux, en divisant.
    • EELV Montrouge que je connaissais bien pour l’avoir sorti de ses cendres en 2011 et en avoir été responsable local pendant deux ans, avant et pendant la campagne d’Eva Joly, s’est à nouveau disloqué.
      • Inexistant depuis 2013 avec à nouveau seulement 3-4 militant⋅es vaguement actifs,
      • Un dissident du PS a tenté d’en récupérer les miettes après les scores des européennes. Ce dernier soutient l’équipe de Timothéo (PS).
      • L’élue à Montrouge, Carmelina De Pablo, rejoint la majorité de M. Lengereau, accompagnée par le toujours unique représentant du PRG localement Paul-André Mouly ;
      • Patrick Chotard second local historique du parti (à être resté!) après avoir poussé l’alliance avec le PS aux municipales de 2014, s’attache à la liste Demain Montrouge (Méadel) et pourra toujours vous dire à court d’argument qu’il n’est tout simplement pas de votre avis !
      • Ces deux derniers ex (pour l’instant) d’EELV étaient les moins investis dans les dossiers quand j’animais ce groupe (3 personnes à mon arrivée, 17 à mon départ, rapidement 3-4 par la suite).
  2. Une liste POID menée par Philippe Geoffre « POUR LA REMUNICIPALISATION DU STATIONNEMENT, POUR LA DEFENSE ET LA RECONQUETE DES SERVICES PUBLICS ET DU LOGEMENT SOCIAL »
    • POID (Parti Ouvrier Indépendant + « D » pour démocratie, issu d’une scission interne avec le POI) ne semble pas plus que les autres partis savoir ce que signifie et implique concrètement des fonctionnements démocratiques. Plus vraisemblablement chaque parti connaissant la signification étymologique de ce terme la rejette pour pouvoir exister en cherchant à imposer une pseudo-idéologie.
    • Il faut reconnaître au POID la particularité vis à vis des autres listes d’être présent régulièrement au marché de la rue Victor Hugo pour défendre le service public.
    • Ce parti ne cherche toutefois aucunement une cohésion réelle locale.
  1. Une liste « POUR MONTROUGE UNE LISTE VRAIMENT CITOYENNE » menée par Marie-Catherine Baldet Arrenghi et Thomas Cruse qui engagent en leur nom deux collectifs, devenus associations.
    • Si ces deux têtes de liste se sont concrètement engagées récemment sur des dossiers montrougiens, avec un réel travail de fond, elles sont toutes les deux autocratiques dans leurs fonctionnements concrets et incapables d’animer un débat démocratique, et donc logiquement de rassembler.
    • Critiquant haut et fort (à raison) la non prise en considération des volontés citoyennes par le Maire, elles agissent de même en bloquant la liberté d’expression au sein des deux collectifs qu’elles ont accaparé.
    • Se déclarant « non politique » elles ont recherché toutes les alliances possibles avec des partis politiques, pour profiter de leur logos et surtout de leurs électrices et électeurs. Finalement sans succès sauf avec M. Gillet (lui-même n’ayant pas obtenu l’investiture de la REM) ; les egos de ces trois personnes se sont finalement séparés pour pouvoir exister individuellement !
    • Nous sommes ici en présence de deux futur·es politicien·nes qui s’ignorent, avec l’un ayant déjà tenté tout récemment de récupérer EELV localement, sans y parvenir, après s’être auto-proclamé tête de liste dès août 2019 ! Il laisse la place à sa comparse étant maintenant lui-même trop connu dans ces façons de faire pour rassembler !
    • Mais qui se ressemble s’assemble et Mme Arrenghi fait peur dès qu’on la connaît un peu mieux ; elle sait parfaitement évincer en jugeant les autres trop clivant ou trop politique, l’étant finalement elle-même jusqu’au bout des ongles !

Voilà donc les sept listes au départ !

Certaines, certains, un grand nombre possiblement non majoritaire, vont se rendre dans les isoloirs pour accomplir ce qu’ils et elles considèrent comme un devoir citoyen.

Remettre ainsi les clefs du coffre fort des taxes et subventions locales à un·e de ses élu·es me semble totalement irresponsable économiquement, climatiquement, pour la sécurité alimentaire et le bien être du plus grand nombre… !

La plupart pense qu’on ne peut rien faire, même localement, car le plus grand nombre ne veut rien faire… tant que certaines limites ne sont pas dépassées.

Alors pourquoi les politicien·nes ne continueraient-ils et elles pas de mépriser, de profiter, d’imposer, de poursuivre un système en cours d’effondrement… jusqu’à ce que cela devienne concrètement insupportable ?

Je ne peux qu’être triste de n’avoir trouvé suffisamment d’énergies locales pour partager le travail nécessaire à la candidature et au fonctionnement d’une démocratie locale pour 2020-2026. L’effet de levier qu’apporte le poids d’une Mairie, ses locaux, ses capacités d’investissement pour le plus grand nombre, étant considérable.

Nous avons considéré inutile de rassembler 45 noms pour figurer dans ces divisions en 2020 sans un appui concret et massif des montrougien·nes.

Pour ces élections je vous recommande de vous abstenir, ou peut-être exceptionnellement à cause du corona-virus de vous déplacer pour signifier sans équivoque que vous ne vous reconnaissez dans aucune de ces propositions de gestion pyramidale. Le vote blanc validant la forme élective de nos institutions vous avez aussi la possibilité de signifier de façon synthétique votre désaccord sur le procès verbal présent dans chaque bureau. En cas de soucis, de refus par le ou la présidente d’un bureau de vote de votre capacité d’écrire sur ce PV, vous pouvez me contacter au 06.06.60.17.17 afin de faire valoir votre droit.

Enfin voici des estimations de votes pour le premier tour à Montrouge.

Estimations très subjectives car basées sur un ressenti sans aucun sondage d’opinion, et sans considération de l’abstention en générale (estimation locale 50%) et plus particulièrement de celle des plus âgées liées à la recommandation aux plus de 70 ans de ne pas se déplacer à cause du coronavirus!

– Lengereau : 34 %

– Méadel : 26 %

– Timotéo : 15,5 %

– Saintoul : 12,5 %

– Gillet : 5 %

– Arrenghi : 4,5 %

Geoffre : 2,5 %

 

Chacun·e a bien naturellement la faculté de commenter cet article.

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